Laboratoire de Glycobiologie et Matrice Extracellulaire Végétale

GlycoMEV UR 4358 – Université de Rouen Normandie

Pour l'obtention du diplôme de doctorat

Spécialité ASPECTS MOLECULAIRES ET CELLULAIRES DE LA BIOLOGIE

Thèse préparée au sein de l'Université de Rouen Normandie

Infection précoce du pois (Pisum sativum) par Aphanomyces euteiches :
étude des sécrétions racinaires et du remodelage pariétal.

Présentée et soutenue par Vincent LEMAÎTRE le 17/12/2025 à 14h - Amphithéatre CURIB de l'Université de Rouen Normandie

Directrice de thèse : Mme Marie-Laure FOLLET

Co-directrice de thèse : Mme Maïté VICRÉ

JURY :

M. Bernard DUMAS,  Directeur de Recherche, CNRS - Université de Toulouse : Rapporteur

M. Olivier VAN WUYTSWINKEL, Professeur des Universités, Université Amiens Picardie Jules Verne : Rapporteur

Mme Marie-Laure PILET-NAYEL, Directrice de Recherche, INRAE Rennes : Examinatrice

Mme Agnès ATTARD, Chargée de Recherche, INRAE Provence-Alpes-Côte d'Azur : Examinatrice

M. Azeddine DRIOUICH, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie : Examinateur

Mme Marie-Laure FOLLET, Maître de Conférences, Université de Rouen Normandie : Directrice de thèse

Mme Maïté VICRÉ, Professeure, Université de Rouen Normandie : Co-directrice de thèse

Résumé :

Le pois (Pisum sativum) est une plante avec un fort potentiel agricole, car sa culture contribue à enrichir le sol en azote, et ses graines riches en protéines sont utilisées pour l’alimentation animale et humaine. Toutefois, le pois est exposé à la pourriture racinaire causée par l’oomycète pathogène Aphanomyces euteiches, contre laquelle il n’existe actuellement aucune méthode de lutte efficace.

Afin de mieux comprendre les premières étapes de l’infection par A. euteiches, cette thèse s’est focalisée sur les modifications des glycopolymères (dont les arabinogalactanes protéines, AGP) de la paroi cellulaire de deux génotypes de pois ayant des sensibilités contrastées, et d’une variété de féverole (Vicia faba) tolérante.
Le résultat majeur indique qu’aux premières heures de l’infection, un remaniement des AGP au sein des parois cellulaires de la zone d’élongation s’opère chez les trois légumineuses. Les modifications détectées concernent les motifs glycaniques des AGP, et sont fonction de la sensibilité des génotypes à l’oomycète.
Nous pouvons émettre l’hypothèse qu’il existe un lien entre le remaniement des glycanes des AGP en réponse à A. euteiches, et la sévérité des symptômes.

En parallèle, durant la thèse, une étude des sécrétions racinaires a été réalisée chez le pois non infecté, afin d’en caractériser les exsudats racinaires et les vésicules extracellulaires (VE). Ceci a permis le développement i) d’une nouvelle approche d’analyse métabolomique des exsudats racinaires qui combine deux techniques complémentaires : la spectrométrie de masse et la résonance magnétique nucléaire, et ii) d’un protocole d’isolement de VE à partir d’exsudats racinaires issus de cultures hydroponiques de pois.
La mise en évidence de VE constitutives chez le pois suppose que les VE, jusqu’alors peu étudiées au niveau racinaire, pourraient jouer un rôle important dans les interactions plantes-microorganismes au sein de la rhizosphère.